La naissance de Pauline, récit.

La naissance de Pauline :

 25 mars 2006, nous sommes à 9 jours de la date prévue d’accouchement. 

Soirée entre filles, une amie se marie quelques semaines plus tard et nous fêtons son enterrement de vie de jeune fille. Nous sommes au restaurant, tranquillement, vu le stade avancé de ma grossesse... 

Stéphanie, prudente et prévoyante, a décidé de venir me chercher et de me ramener à l’appartement, en mettant la valise dans le coffre : 

« Comme ça, si jamais tu accouches ce soir, hop je t’emmène à la maternité et on appelle Juju pour qu’il te rejoigne » m’avait-elle dit !!

Nous passons une bonne soirée, on rigole bien et tout le monde se dit que ce serait marrant si c’était pour ce soir ! Mais à la fin du repas, Pauline est toujours bien au chaud. Je passe aux toilettes avant de partir, pour la 25^e fois de la journée... En sortant Stéphanie me dit « oh ! c’est drôle ton ventre est descendu ». Je jette un rapide coup d’oeil « mouai, je vois pas, mais bon... » et nous reprenons la voiture pour qu’elle me ramène.

Arrivée à l’appartement, je mets mon pyjama et je me couche, il est environ 1 h du matin, je suis naze....  En plus c’est le week end du changement d’heure, on dort une heure de moins cette nuit !

A 2h du matin (enfin 3h, après changement d’heure ...) j’ai encore envie de pipi ! D’ailleurs, c’est la première fois que j’ai une « fuite » car je sens que ca coule un peu le long de mes jambes, alors vite, je me lève et rejoins les WC. Je fais ce que j’ai à faire et retourne me coucher.

Les quelques pas qui me séparent  de mon lit suffisent à ce que je sente de nouveau couler un filet le long de mes jambes ! Je me pose sincèrement la question : « Je ne sais plus me retenir de faire pipi ou quoi ?? » Je retourne donc sur les WC et effectivement je fais de nouveau pipi. Je me relève et hop ! Ca coule de nouveau....

Après une série de « oh putain ! oh putain ! oh putain !» (aide à la prise de conscience peut-être...), mon homme se réveille et me dit :

 " Qu’est-ce qui se passe ? Tu perds les eaux ?" 

« Euh ... je crois bien mon coeur ... » et je retourne m’allonger dans le lit, les dents claquantes les unes sur les autres !!! 

« Ben qu’est ce que tu as ? Calme-toi ! » me dit-il 

« Ben je crois que je réalise pas encore bien que c’est pour aujourd’hui !!» 

Il se lève, me demandant si j’ai mal quelque part et lorsque je lui réponds « non », me dit « bon ! alors j’ai le temps de me faire un café ? »

Après le café, la douche, la fin de la valise (dossier médical, appareil photo, livret de famille), nous partons. Il est environ 4h du matin, je n’ai toujours aucun signe de contraction, juste la poche des eaux qui se vide lentement.... Heureusement à cette heure là, l’A13 est déserte et nous sommes à la maternité en 20 minutes.

Une fois sur place, une sage-femme me confirme que je perds bien les eaux, mais il s’agit d’une fissure, voilà pourquoi je n’ai pas inondé le parquet !! Vers 5h je commence à ressentir les 1ères contractions, légères. Nous sommes dans une chambre en attendant de passer en salle d’accouchement. Malgré la fatigue (nous avons à peine dormi 1 heure !) on ne dort pas, on rigole, on papote et Julien regarde le monitoring en s’esclaffant à chaque fois qu’une contraction atteint un nouveau pic !!

Puis vers 8h/8h30, il me dit que j’en ai toute les 5 minutes, on devrait peut-être appeler quelqu’un... Les douleurs sont un peu plus fortes, mais toujours gérables. 

A 9h on nous installe en salle de naissance. La sage-femme, gentiment, me dit : 

« Vous supportez bien les contractions tout de même ! » (j’ai compris plus tard qu’elle devait le dire à toute les mamans  pour les encourager !!). Je ne suis dilatée qu’à 2…  

Les contractions se rapprochent et font de plus en plus mal... j’essaye de respirer longuement comme on me l’a appris mais à 11h je n’y arrive plus, je fais n’importe quoi et c’est la douleur qui prend le dessus.

J’appelle alors la sage-femme, qui arrive rapidement en me demandant ce qui se passe 

« J’ai maaaal » 

« Vous voulez que j’appelle l’anesthésiste ? » 

« Ouiiiii »

Ce Monsieur arrive quelques minutes plus tard. De nouveau je tremble et maintenant, je pleure ! 

La sage-femme me demande alors si j’ai froid, si j’ai mal quelque part et je réponds que non, elle me demande alors pourquoi je pleure. Je n’en sais rien en fait, je ne peux simplement pas arrêter de trembler et de pleurer !  Après quelques instants, je me calme et la péridurale m’est faite. Je suis à peine dilatée à 3 et là je me dis que mon seuil de tolérance à la douleur est très limité... En 10 minutes, soulagement total ! Plus mal, simplement la sensation des contractions. Ca me permet de me reposer un peu et de somnoler.

Vers 13H30, les douleurs  reprennent, comme si la péri n’agissait plus. Je rappelle la sage-femme en lui expliquant que j’ai encore plus mal qu’avant la péri... 

Elle me dit que je suis dilatée à presque 10, elle me propose de me remettre une dose d’anesthésiant, je réponds oui, mais sans effet malheureusement. Elle me demande alors si j’ai envie de pousser, je réponds oui, mais avec  le recul je crois que c’est parce que je voulais que ca se termine !

La poussée commence et me semble interminable (Julien m’a dit plus tard que j’avais poussé environ 6 fois), je me concentre sur mes abdo en essayant de les faire pousser bébé vers la sortie. La sage-femme m’encourage en me disant que c’est très bien, que mes poussées sont utiles.

A 14h le 26 mars 2006, Pauline naît. Elle pousse un tout petit cri mais ne pleure pas. On la pose sur moi, je vois d’abord ses longues mains et ses longs ongles, puis je croise son regard profond et  je ne  le lâche plus ! Elle est belle, c’est la plus belle.

 Elle part ensuite avec Julien pour la toilette et les soins, ils reviennent peu de temps après et nous profitons enfin du fait d’être tous les 3, pour la première fois.